Tortue des bois et cerf de Virginie

La Corporation de développement de la rivière Noire en mode solution

Une trentaine de personnes ont participé à l’Assemblée générale annuelle de la CDRN tenue au Centre communautaire de Béthanie le 18 mars dernier. En 2014, grâce au travail de ses chargés de projet  — Andréane Lussier, Gaston Côté et Félix Morin —  et de la présidente Laurise Dubé, la CDRN a mené huit projets qui ont touché à la fois les milieux agricoles, aquatiques et forestiers, et ce, dans sept des huit municipalités de la MRC.

Concrètement ? Des aménagements pour protéger la qualité de l’eau; un projet de sensibilisation sur les milieux humides; un projet de Parc-nature régional à Upton; et bien d’autres encore. Au final, des dizaines de producteurs se sont mobilisés, des milliers d’arbres et d’arbustes ont été plantés, plus de cent hectares de milieux humides ont été protégés. À cela s’ajoute le décollage des Ateliers TerrEau dont pourront bénéficier une soixantaine de classes des écoles primaires de la région. L’année 2014 a également été l’occasion de nouveaux partenariats, par exemple avec Jeunes en action d’Acton, les Groupes scouts d’Acton et la municipalité d’Upton. (Rapport d’activités  —  www.riviere-noire.org)

Protéger la tortue des bois : oui, c’est possible

« Avez-vous déjà vu des tortues sur votre terrain ?  » Les « oui » ont fusé et c’est devant une salle animée que Gaston Côté a ouvert sa conférence sur la tortue des bois, cette jolie petite bête aux pattes orangées. Effectivement, il y a des tortues dans la région : en 2013, l’OBV Yamaska, avec la participation de la CDRN et du MDDEFP, en a localisé 20 dans la rivière Le Renne et 13 dans la rivière Noire. La tortue des bois vit dans les aulnaies et les milieux humides, mais elle s’aventure sur nos terrains, et ce, à ses risques et périls. Le Canada la considère comme une espèce menacée depuis 2007. Il faut dire que la tortue a besoin d’un habitat stable : il lui faut 15 ans pour devenir adulte et à peine 1 % des jeunes y parviendront. Une augmentation de 2 à 3 % du taux de mortalité, et l’espèce pourrait décliner sinon disparaître.

Il est donc urgent d’intervenir, particulièrement en milieu agricole. On peut par exemple établir une zone de protection de 200 mètres correspondant à l’aire que la tortue utilise; il est important aussi de couper le foin à une hauteur minimale de 10 cm dans la zone de protection. Pour les propriétaires riverains, on conseille de clôturer les rives et de grillager les nids afin de protéger les œufs des prédateurs. Et il faut s’abstenir en tout temps de capturer les tortues et dénoncer tout braconnage.

Un habitat pour le cerf de Virginie

Après la tortue, c’est le cerf de Virginie qui a retenu l’attention des participants. De l’avis de plusieurs personnes, les cerfs se font plus rares dans la région. La biologiste Andréane Lussier admet que le cheptel de la MRC d’Acton a diminué, surtout depuis 2007, une année record, mais elle signale que l’habitat du cerf est passablement dégradé dans le milieu forestier de la MRC.

Idéalement, le cerf de Virginie a besoin de trouver dans la forêt une abondance de ressources pour se nourrir et s’abriter, faute de quoi il broute la presque totalité des nouvelles pousses des essences feuillues, compromettant ainsi la survie des forêts actuelles. Un aménagement concerté des massifs forestiers et de la connectivité entre ceux-ci aiderait à garder le cerf dans nos forêts, et à protéger du même coup les champs agricoles. Plusieurs propriétaires ont déjà pris l’initiative d’aménager de façon novatrice leur terre forestière pour le cerf de Virginie afin de remédier à ces problèmes. De bonnes pratiques de chasse telles que celles prônées par le COGAFFA (www.cogaffa.com) jumelées à un aménagement adéquat et concerté du territoire peuvent grandement améliorer la situation de nos forêts.

D’autres projets s’annoncent pour la CDRN en 2015. La conjoncture actuelle, par contre, ne manque pas d’en inquiéter plusieurs et il faudra beaucoup d’efforts pour assurer la pérennité de l’organisme. Soyez des nôtres

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