À l’ère où l’agriculture ne se pratique plus au détriment de l’environnement, plusieurs producteurs agricoles envisagent de se tourner vers le semis direct. Cette pratique consiste à semer directement dans les résidus de la culture de l’année précédente, sans travail du sol. Selon certains, une augmentation des rendements s’observe au bout de quatre ou cinq ans. Pour d’autres, c’est la catastrophe assurée.

Tous ceux qui réussissent en semis direct s’entendent pour dire qu’il s’agit d’un système en soi à maîtriser. Pour Stéphane Gauthier, producteur d’œufs de consommation et de grandes cultures à la Ferme Clovis Gauthier et Fils de Saint- Théodore-d’Acton, tout a débuté en 1992.
Le semis direct s’est avéré une solution pour les parcelles de sol léger à faible rendement, soit une dizaine d’hectares avec beaucoup de roches. Toutefois, cette pratique en sol lourd s’est soldée par un échec.
Ce n’est qu’en 2006, par des essais aux champs, que la famille Gauthier a découvert un élément primordial : le secret réside dans la gestion des résidus de cultures! En sol argileux, le passage du chasse-débris 3 ou 4 jours avant le semis a permis de réchauffer le sol et d’obtenir des rendements en semis direct similaires à ceux obtenus en travail conventionnel.
Autre élément crucial à considérer lors de la transition des pratiques conventionnelles au semis direct: s’assurer du bon égouttement de l’eau de surface. C’est pourquoi, en 2007, les membres de l’entreprise ont débuté le remodelage de leurs champs avec des équipements de haute technologie par GPS.
Au fil des ans, les précieux conseils de sommités dans le domaine du semis direct ainsi que la panoplie d’essais effectués sur leurs 450 ha ont permis à la famille Gauthier de développer une expertise. Aujourd’hui, ils ont décidé de faire profiter des nombreux avantages de cette pratique à leurs voisins intrigués. Du semis à la récolte, tout est pris en compte.
En 2010, c’est un total de 1 300 ha de terres arables de la région qui ont profité des bienfaits du service clé en main offert par Dominique et Mathieu Gauthier. Deux à trois passages de moins qu’en conventionnel, cela fait toute la différence dans les champs, comme dans les poches!
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Kathleen Labbé, chargée de projet
Corporation de développement de la rivière Noire